Le programme national

Un programme élaboré avec vous.

Le mot du président

Philippe Besset, Président de la FSPF

Chère Consoeur,
Cher Confrère,

Nous sommes fiers à la Fédération de vous présenter ce programme pour les 5 années à venir, construit avec vous. Il est le fruit de votre contribution à la Grande consultation nationale que nous avons lancée mi‑janvier. Vos réponses ont été finement analysées et ont permis de déterminer nos engagements pour l’officine de demain.

Ce programme sera notre feuille de route lors des négociations pour une nouvelle convention pharmaceutique et guidera les actions de nos élus au sein des URPS.

Je leur fais confiance pour revaloriser, protéger et simplifier l’exercice officinal durant leur mandat.

Ces élections surviennent dans un contexte particulier. À la crise sanitaire, s’ajoute une baisse de nos ressources. L’économie de l’officine a été maltraitée ces dernières années, notamment avec les avenants signés par l’Uspo seule.

Il faut y mettre un terme en donnant une forte majorité à la FSPF, tourner la page de ces mesures contraires à l’intérêt de la profession et trouver un nouveau modèle économique pour assurer la pérennité d’un réseau qui a montré son rôle essentiel et incontournable dès les premiers jours de la crise sanitaire. 

Notre programme entend également élargir la place du pharmacien dans le système de santé et renforcer son rôle de chef d’entreprise. 

Nous faisons l’un des plus beaux métiers du monde et nous nous engageons à tout mettre en oeuvre pour que vous continuiez à l’aimer et à veiller à ce qu’il reste attractif pour les générations futures. 

REVALORISER

Aujourd’hui, de nombreux confrères ont des difficultés à vivre de leur coeur
de métier – la dispensation des médicaments – et les fermetures d’officines se poursuivent. C’est le constat amer que la majorité d’entre vous a exprimé lors de la Grande consultation nationale que nous avons menée.

L’avenant n°11 signé par l’Uspo n’a pas rapporté 340 millions d’euros au réseau, il a juste évité de les perdre. Or, dans le même temps, le CICE a disparu, le niveau de nos charges s’est envolé, les baisses de prix se sont accélérées et le montant de la ROSP génériques a dégringolé. En 2021, nous allons perdre 285 millions d’euros supplémentaires, notamment en raison de la baisse du montant des honoraires complexes.

Il n’est plus possible aujourd’hui d’accepter un quelconque coup de rabot sur notre rémunération. Au contraire, nos honoraires de dispensation doivent être revalorisés. Il y a urgence.

Nous agirons pour

Malgré une baisse constante du prix des médicaments, les charges de l’officine ont progressé de 60 millions d’euros par an sur les cinq dernières années. Pour compenser cette perte, nous proposerons de doubler le montant des honoraires de dispensation à l’ordonnance (HDR) et de le porter à 1 euro HT.
En première ligne durant la crise sanitaire, ces officines sont aussi les plus fragiles économiquement. Pour leur permettre de vivre correctement, nous proposerons de porter les honoraires pour la dispensation des ordonnances de 5 lignes et plus (HC) à 1 euro comme prévu initialement avant la signature de l’avenant n° 19 par l’Uspo qui l’abaisse à 30 centimes.

Les pharmaciens doivent être reconnus comme des professionnels de santé à part entière, spécialistes du médicament.

Nous demanderons :

  • Que le droit de substituer un médicament biologique par un biosimilaire leur soit enfin accordé.
  • Que les interventions pharmaceutiques du pharmacien (changement de dosages, de forme galénique…) soient reconnues et rémunérées.
  • Que la dispensation à domicile de médicaments soit rémunérée et prise en charge par l’Assurance maladie.

Nous nous battrons pour :

  • Que les pharmaciens reprennent le marché des dispositifs médicaux et du maintien à domicile en lien avec les infirmiers et les médecins.
  • Que les pharmacies deviennent la porte d’entrée du parcours de soins pour les médicaments de prescription médicale obligatoire sur protocole.

Dépistage de la Covid-19, des angines bactériennes, du diabète… L’officine est un lieu incontournable de la prévention. Les missions de prévention et d’éducation à la santé doivent être encore développées. Elles montrent le caractère indispensable du réseau. Nous nous battrons pour qu’elles soient rémunérées à leur juste valeur.

Nous demanderons :

  • La création d’entretiens de suivi du sevrage tabagique.
  • La prescription par le pharmacien de substituts nicotiniques avec une prise en charge par la CNAM.
  • L’autorisation de vacciner contre la grippe l’ensemble de la population.
  • L’autorisation de pratiquer les rappels de vaccins dans le cadre d’un entretien de prévention à 25, 45 et 65 ans.
  • La tenue rémunérée du carnet de vaccination.
  • La rémunération et la prise en charge de la PDA pour certains patients afin d’améliorer l’observance.

Les officines de proximité souffrent également des baisses successives de la ROSP génériques signées par l’Uspo. Afin de compenser cette diminution de rémunération, nous proposerons une revalorisation de 10 % des honoraires par conditionnement de médicaments (HD) et des grands modèles (HG) en cas de dispensation d’une spécialité générique ou d’un médicament ayant aligné son prix.

La viabilité de nombreuses officines est en jeu. Nous proposerons d’augmenter de 1000 euros par mois la ROSP « Qualité de service » pour toutes les pharmacies en contrepartie de leur action en matière de santé publique, comme elles l’ont
montré durant la pandémie de Covid-19. Celle-ci deviendrait ainsi la ROSP « Pharmacie de Premier Recours ».

PROTÉGER

Monopole, maillage, propriété des officines : ces trois piliers fondateurs de la pharmacie française doivent être protégés coûte que coûte des attaques de la grande distribution et des géants du commerce en ligne dont ils font l’objet régulièrement.

C’est le souhait de la majorité des pharmaciens ayant répondu à la Grande consultation nationale. Si l’un de ces piliers vient à s’effondrer, tout le système tombe par terre. Ce serait alors la porte ouverte aux chaînes de pharmacie et à la vente de médicaments sur Internet ou dans les rayons des supermarchés. Ce serait
mettre en danger non seulement l’officine mais aussi la santé de nos concitoyens.

Protéger notre modèle passe par la qualité des actes que nous réalisons, la revalorisation de notre rôle, notamment dans le domaine de la prévention, et par l’élargissement de notre place dans le parcours de soins des patients en coordination avec les autres professionnels de santé.

Nous agirons pour

Monopole de dispensation, propriété du capital au seuls pharmaciens et loi de répartition des officines sur le territoire représentent les fondamentaux de la pharmacie française. La préservation de ces trois piliers de notre exercice est non-négociable.
Nous continuerons à nous opposer à la création de plateformes de vente en ligne et à la possibilité de réaliser cette activité à partir de locaux distants de l’officine.
Nous demanderons une période d’observation (2 ans) de la population quand celle-ci vient d’atteindre un palier, naturellement ou lors de création de nouvelles communes par regroupement : pas de transfert pendant cette période. Il est impératif de recenser les zones fragiles conformément à l’ordonnance réseau et d’obtenir des aides pour favoriser les rachats/fermetures et les regroupements d’officines.
Nous continuerons de porter devant la justice les mesures délétères pour les pharmaciens comme nous l’avons fait contre l’avenant 19 à la convention nationale pharmaceutique et pour obtenir l’application de la marge spécifique à l’ensemble des grands conditionnements. Nous ne lâcherons rien !
Toutes les officines doivent pouvoir, entrer dans la démarche qualité sur la base du volontariat. Pas de certification administrative obligatoire !
Afin de permettre à toutes les pharmacies de pouvoir remplir leurs missions de santé publique et de ne pas pénaliser les pharmacies sans adjoints, nous demanderons que les compétences des préparateurs soient élargies.
Comme pour la régulation médicale, l’accès au service de garde ne devrait se faire qu’après une régulation faite par un pharmacien. STOP aux appels inutiles à 1h du matin !
Cela passe par :
  • L’interopérabilité automatique de nos logiciels d’aide à la dispensation (LAD) avec appli/plateforme (par ex : SI-Dep, Si-Vac, Ameli-Pro, portail ARS…).
  • L’intégration des outils de pratique quotidienne : agenda de rendez-vous, fiches intervention pharmaceutique ou pharmacovigilance, messagerie sécurisée, abondement et consultation du DMP, solutions de télémédecine.
  • L’évolution de notre pratique, de façon simple et ergonomique, grâce aux nouveaux outils e-prescription, e-CPS, e-Carte Vitale.

SIMPLIFIER

Un besoin de simplification ! C’est la demande faite par la très grande majorité des pharmaciens ayant répondu à la Grande consultation nationale.

En 20 ans, l’exercice officinal a été profondément transformé. Malheureusement, les nouvelles missions accordées aux pharmaciens au fil du temps se sont aussi accompagnées de nouvelles tracasseries administratives. Et l’arrivée du numérique n’y a rien changé. Avec l’informatique, la paperasse a été remplacée par de la e-paperasse qui génère des e-contraintes et de la e-perte de temps. Il faut dire « stop » aux « usines à gaz », aux dispositions inutiles et souvent onéreuses pour la profession.

Simplifier l’exercice officinal, c’est aussi moderniser la pratique du tiers payant pour réduire les indus, ou encore faciliter la participation des confrères à l’exercice coordonné afin qu’il soit possible pour tous les pharmaciens, et ce, en tout point du territoire.

Nous agirons pour

Dans toutes nos négociations avec l’Assurance maladie, nous exigerons que l’enregistrement des actes ou missions que nous réalisons ne nécessite
pas de double saisie. Tout doit se faire à partir de nos logiciels « métier ».

Nous avons d’ores et déjà engagé un travail avec les éditeurs de logiciels informatiques afin de trouver des solutions simples au comptoir.

Nous refuserons de nous engager dans de nouveaux dispositifs complexes et coûteux pour les pharmaciens, telle la sérialisation des médicaments comme elle est actuellement conçue et qui est, de plus, parfaitement inutile pour lutter contre la contrefaçon.

Nous défendrons la création de nouveaux outils mutualisés pour répondre aux besoins des confrères, comme il en existe déjà pour la réalisation du tiers payant.

Nous poursuivrons le développement du dispositif Visiodroits qui offre la possibilité au pharmacien de mettre à jour les droits numériques du patient
avant de pratiquer le tiers payant, avec à la clé un gain de temps et une diminution des rejets de paiement.

Nous demanderons que des équipes de
professionnels de santé organisés pour prendre en charge des patients soient considérées comme des structures d’exercice coordonné et puissent bénéficier des mêmes dispositifs particuliers que dans le cadre d’une structure définie.

Notre objectif est qu’un maximum de confrères puissent s’inscrire dans cette démarche et ce, en tout point du territoire.

Simplifier l’exercice officinal signifie aussi accompagner les titulaires sur le volet social de
leur métier.

Nous nous engageons à établir des accords faciles à mettre en oeuvre dans les entreprises, à l’image de celui que nous avons conclu récemment avec les partenaires sociaux pour permettre une application uniforme à toutes les officines en même temps de la hausse du point de salaire.

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