L’interprofessionnalité au service du patient était au menu d’une table ronde organisée par la Conférence nationale des URPS pharmaciens libéraux (CNUPL) le 27 novembre à l’occasion des 2e Rencontres oncologiques des professionnels de santé de ville.
Dans le suivi du patient, et notamment ceux atteints de cancer, chaque professionnel de santé a son rôle à jouer. « Nous sommes en train de construire doucement tous les outils pour mettre en place un service de médecine de ville », rapporte Christophe Wilcke, président de l’URPS pharmaciens de Grand Est. Pour lui, le mot à retenir est « accompagnement ». « Il faut éviter une médecine en silos et des actes redondants », insiste-t-il. Pour cela, il compte sur des structures telles que les Communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) ou les Plate-formes territoriales d’appui (PTA), qui ont un rôle de coordination, mais aussi sur les outils numériques. « Le but de la CPTS est que tout le monde travaille autour d’un patient », rappelle le Dr Philippe Barthe, membre de l’URPS médecins libéraux de Grand Est. « Le numérique peut apporter beaucoup de choses pour nous aider à travailler ensemble », ajoute-t-il, tout en soulignant que le téléphone ou encore la visioconférence ont permis d’intensifier les relations médecins-infirmières. Il croit cependant moins dans le dossier médical partagé (DMP) qui, selon lui, « prend beaucoup de temps à remplir ».
L’effet Covid-19
Michel Siffre, président de l’URPS pharmaciens de Paca et président de la CPTS Var Ouest note pour sa part que « grâce à la CPTS, on se tourne davantage vers les autres professionnels de santé : infirmières, kinés, etc. » Les soirées de formation pluriprofessionnelles, comme celles qui sont organisées dans sa région, permettent aussi à divers professionnels de santé de se rencontrer autour d’un même thème. « C’était rarement arrivé auparavant, c’est à construire et à pérenniser », estime-t-il. « L’épidémie de Covid-19 va propulser cette dynamique de travail commun », affirme pour sa part Marie-Christine Bauchot, trésorière adjointe de l’URPS infirmiers de Grand Est. Elle est convaincue que l’infirmière en pratique avancée possède une vue plus globale du patient par rapport à une infirmière classique. « Nous touchons du doigt d’autres fragilités des patients à côté desquelles le médecin peut passer faute de temps, ainsi que le pharmacien qui ne se rend pas au domicile du patient », explique-t-elle. Un avis partagé par Nadine Delaplace, présidente de l’URPS infirmiers de Grand Est. « Les infirmières occupent une place essentielle dans le suivi et la sécurisation de l’observance des traitements, en chimiothérapie orale ou classique. Les patients ont besoin d’être rassurés et d’avoir la présence à domicile d’un professionnel de santé. »
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