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Sérialisation : non aux sanctions !

Dans un DGS urgent diffusé hier, le ministère de la Santé sermonne les pharmaciens d’officine à propos du retard pris par la France dans la mise en œuvre de la sérialisation des médicaments. Début mars 2021, seules 233 officines de ville seraient connectées au répertoire national de vérification des médicaments (NMVS) sur plus de 21 000 officines.

Plus de 60 % des pharmaciens ayant répondu à la Grande consultation nationale lancée par la FSPF ont, en effet, classé la sérialisation des médicaments parmi les sujets qui les préoccupent le plus.

Et pour cause !

France MVO, l’organisation nationale responsable de la mise en œuvre de la sérialisation et actuellement présidée par l’USPO, s’est montrée incapable d’apporter une solution opérationnelle aux pharmaciens leur permettant de remplir leur obligation en pleine conformité avec la réglementation européenne.

Pourtant, le règlement européen est clair : une solution gratuite doit être mise à disposition des pharmaciens pour la mise en œuvre de ce projet qui est, à ce jour, aussi obligatoire que l’était le tiers payant pour les médecins après la loi Touraine…

Cédant à la Commission Européenne, qui réclame une sanction contre la France, le ministère de la Santé préfère mettre la pression sur les pharmaciens d’officine.

En effet, un arrêté, publié fin février au Journal officiel, inscrit désormais la sérialisation au titre des bonnes pratiques de dispensation des médicaments. Le Gouvernement juge manifestement plus urgent de sécuriser le régime de sanctions applicables aux pharmaciens que de publier les textes autorisant la vaccination en pharmacie. Dont acte.

Aujourd’hui, la priorité des pharmaciens est de vacciner leurs patients contre la Covid-19 et pas de s’engager dans un dispositif onéreux et superflu pour lutter contre la falsification des médicaments, les produits contrefaits s’achetant essentiellement sur Internet.

Afin de sortir par le haut de cette situation, la FSPF propose que la future négociation conventionnelle avec l’assurance maladie valorise l’engagement des pharmaciens dans la qualité de la dispensation conformément aux bonnes pratiques.

Simplifier l’exercice officinal, c’est refuser toute nouvelle contrainte coûteuse pour les pharmaciens !

Confraternellement,
Philippe BESSET
Président de la FSPF